Je prends mes racines entre Dakar et Kaolack, entourée de mon papa, de ma maman, de mes frères et sœurs. Ayant été Enseignant, mon papa a très tôt développé dans mon esprit l’aptitude à l’apprentissage. Toutefois, mon parcours est tellement tumultueux que seules la croyance en ma personne, le courage et le travail m’ont aidé à me construire. Après l’obtention de mon diplôme de Baccalauréat, j’ai vu mon cursus scolaire complètement perturbé à cause d’une très mauvaise orientation post baccalauréat.

Mon orientation à la Faculté de Philosophie et Sociologie 

En effet, j’ai été orientée à l’université Cheikh Anta DIOP de Dakar à la Faculté de Philosophie et Sociologie. Toutefois, je n’y suis pas allée, j’ai préféré suivre une formation professionnelle. C’est le début d’une carrière professionnelle brisée et difficilement réparable. En effet, le diplôme de Technicien obtenu de cette formation n’avait aucune valeur par rapport au Baccalauréat voire même un niveau inférieur et je me retrouvais à la case départ. Après plusieurs recherches d’emploi, je finis par intégrer un hôpital national à Touba.

Mon emploi de Secrétaire d’administration

S’il y a une chose que m’a servi mon diplôme de technicien en Bureautique, c’est bien d’avoir réussi à décrocher très tôt un travail dans l’administration hospitalière. J’ai intégré le Centre National Mathlaboul Fawzaïni de Touba en 2005. J’ai d’abord été stagiaire pour une durée d’un an avant d’obtenir un CDI en 2006. Je suis passée par plusieurs services médicaux en apportant à chaque fois de la valeur ajoutée à tous les postes. C’est là qu’un de mes chefs de services a remarqué un potentiel en ma personne et m’a suggérée de poursuivre mes études à l’université. Il ne s’est pas arrêté là, il a mis la main dans sa poche en payant ma scolarité pour un an. Je lui serai toujours reconnaissante.

Je me suis inscrite à la Faculté des sciences juridiques à travers le régime particulier, j’ai validé la première année sans pouvoir réussir la deuxième. Pour des raisons d’organisation et de perturbation du calendrier des examens, je n’ai pas pu reprendre la licence II vu que je venais d’épuiser mes congés.

Ma formation de Licence et de Master professionnels

Ayant accepté avec amertume mon échec à l’université, je n’avais toujours pas conscience qu’il fallait reprendre la licence, me battre et rester à l’université. A la place, J’ai fait une formation en licence professionnelle en Assistanat de direction puis une autre en Master où je suis sortie avec un MBA (Master in Business Administration) en Management de projets.

« Mon ascension professionnelle »

Déjà avec ma licence professionnelle, mes capacités ont augmenté et, j’ai été optée pour une fonction comme celle d’Assistante à la coordination de projet en 2014 combinée à mon poste de Secrétaire d’administration. Mes performances observées aussi bien dans le Secrétariat puis dans l’Assistanat ont précipité en 2018 ma promotion à la tête de la Division des archives administratives et médicales. Les fonctions s’enchaînent.

J’ai été ensuite chargée du projet de dématérialisation du courrier administratif, de point focal d’aide aux initiatives de coopération, de celui de digitalisation de la prise en charge du patient avant de faire partie de l’équipe de déploiement dudit projet de digitalisation au même titre que deux collègues informaticiens.

Mes diplômes supérieurs, mes nombreuses fonctions et ma carrière professionnelle statique scotchée au Baccalauréat

Hélas, tout ce palmarès ne m’a pas permis d’obtenir un reclassement auprès de mon employeur. Mon statut de Secrétaire d’administration du niveau Baccalauréat ne change pas. Je n’avance pas, je suis frustrée. Je ne m’épanouis pas parce que je ne tire pas les ficelles, je ne prends pas les décisions pour assurer une réussite à mes nombreuses missions.

La mauvaise orientation post Baccalauréat dont j’étais victime me poursuit toujours. Le fait de n’avoir pas poursuivi mes études à l’université en 2009 ne me lâche pas non plus. Je travaille mais je n’avance pas. Mes compétences sont sous-exploitées. J’ai les mains et poings liés.

J’ai regretté, j’ai regretté !!!

Toutefois, je ne me suis pas découragée parce que j’ai toujours cru en mon potentiel qui me donne une grande force intérieure et c’est là que j’ai compris qu’il me fallait autre chose. Je ne savais pas mais il le fallait.

Mes nombreuses tentatives de quêtes d’emploi

J’ai tout d’abord tenté avec les ONG où j’ai eu des entretiens qui n’ont rien donné par la suite. Je postulais tout le temps dans les administrations publiques, les entreprises mais sans résultat.

Puisque je suis habituée à apprendre, j’ai commencé à faire des recherches sur internet et j’ai découvert plusieurs opportunités de gagner sa vie sur internet mais vu son immensité, il est facile de s’y perdre. Pour cela, je n’ai pas trouvé tout de suite ma voix.

Un jour lorsque j’étais sur YouTube, je suis tombée par hasard sur une vidéo qui a fait la différence.

Le déclic

C’était une vidéo d’un certain M. Alphonse AFFO, un Béninois qui parlait de « Gagner sa vie sur Internet » et ça a retenu mon attention. J’ai visionner la vidéo jusqu’à la fin et acheté sa formation en ligne.

Ce qui est le plus ironique dans cette aventure si je peux la nommer ainsi, c’est qu’en m’apprenant à devenir Freelancer ce que ce grand Monsieur ne savait pas c’est qu’il réveillait en moi un esprit entrepreneur, une femme d’affaires avec 17 années d’expérience, une bonne formation et des diplômes avec de solides connaissances en gestion des affaires.

M. AFFO m’a appris une méthode très efficace allant de la définition de ma propre vision au passage à l’action.

Durant mon coaching, il a eu à m’apprendre comment entreprendre sans budget, démarrer sur un terrain nu sans inquiétude, avec organisation, détermination, discipline et travail.

Mon aventure dans le bénévolat

J’ai suivi ses conseils et j’ai débuté avec la seule chose que je possédais : mes savoirs intellectuels et techniques. J’ai décidé de faire connaitre mes compétences en démarrant avec des services gratuits et par la suite payants à travers la rédaction de projets pour deux entités à but non lucratifs puis pour un hôpital public.

Dans l’exercice de ce bénévolat, j’ai acquis beaucoup de connaissances afférent aux projets et aux business plans. J’ai continué à me ressourcer et grâce à un ami nommé Cheikh FALL, j’ai eu entre les mains un beau livre qui parlait de business plans de manière plus détaillée.

Ma méthode avec laquelle j’ai créé l’entreprise NDB Consulting à partir de zéro

C’est à travers ce chef-d’œuvre que j’ai appris à mener des études de marché, à entreprendre, à établir une comptabilité d’A à Z, à créer une entreprise ou une activité, à la gérer, à adopter et à mener une stratégie marketing avec succès compte tenu des fluctuations du marché, à planifier la croissance de l’entreprise avec tous les ajustements que cela implique.

Des entreprises et des particuliers m’ont fait confiance et c’est avec l’argent récolté de mes prestations de services que j’ai créé brique par brique l’entreprise Ndb Consulting.

Ma découverte du Marketing digital, de l’immensité du Web et de ses innombrables opportunités

Toujours, dans ma quête de savoirs, je me suis offerte une formation en ligne et j’ai eu la chance de bénéficier d’un E-book qui m’a permis de maitriser le marketing digital dans toutes ses facettes.

Allant des leviers du webmarketing, de l’inbound marketing, de l’outbound maketing, du rôle du site Web et des réseaux sociaux dans la stratégie de l’entreprise ou de l’activité exercée, de la publicité Facebook et Google, les multiples façons de gagner de l’argent sur internet, le marketing digital n’a plus de secret pour moi.

Ma conviction sur le fait que « Pour apprendre, il faut désapprendre »

Pour quelqu’une comme moi, qui ai fait une formation de Management de projets, accepter d’avaler des propos tels qu’il est possible d’entreprendre sans budget n’était pas chose aisée. Mais puisque mon esprit est récepteur, ce n’était pas très difficile pour moi de désapprendre ce que j’ai appris dans le domaine des projets pour apprendre quelque chose de nouveau.

Toutefois, cela n’enlève en rien de la véracité sur les fondements du management de projets mais seulement « Tout dépend du contexte où l’entrepreneur se trouve ».

En effet, mon expérience m’a montrée que pour réussir à entreprendre dans certains domaines, il faut se détacher un peu de certaines connaissances pour apprendre de nouvelles qui répondent au mieux aux besoins présents. Ce qui m’a le plus aidé c’est ma capacité à apprendre et à m’adapter rapidement aux changements nécessaires à ma réussite.

Ma quête perpétuelle du savoir

Nelson MANDELLA dit : « L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde ».

Aujourd’hui, je continue d’apprendre pour mieux faire les choses, d’apprendre pour relever des défis, d’apprendre pour satisfaire davantage mes clients et, ce sont tous ces savoirs et aptitudes que mes collaborateurs et moi comptons transmettre à nos apprenants.

Grâce aux nombreuses choses que j’ai apprises, j’ai réalisé des choses que je ne pensais jamais pouvoir réaliser. Le savoir est une arme qui réconforte son possesseur. Il ouvre des portes. Apprenons tant que l’on est en mesure de le faire.

                                                                                                    Autrice, Ndeye Binta SARR SEYE